Assurance vie et succession : le guide complet pour organiser votre transmission

Assurance Vie
Temps de lecture : 4 minutes
Transmission — Héritiers — Clause bénéficiaire — Abattement — Fiscalité — Exonération

L’assurance vie est un produit d’épargne multifonction. Elle peut être utilisée pour préparer la retraite, valoriser un capital, mais aussi transmettre un patrimoine dans un cadre juridique et fiscal privilégié.

En matière de succession, l’assurance vie bénéficie d’un régime hors succession (article L132-12 du Code des assurances), sauf en cas de primes manifestement exagérées.

Introduction à la succession et à l'assurance vie

La succession en assurance vie répond à des règles particulières qui présentent des spécificités en matière de fiscalité de l’assurance vie.

Qu'est-ce que l'assurance vie ?

Dans un premier temps, il importe de bien comprendre comment fonctionne un contrat d’assurance vie, qui peut se présenter de trois manières différentes :

  • En cas de vie : capital ou rente différée
  • En cas de décès : temporaire décès, vie entière
  • Mixte : combine les deux garanties

Pour la transmission, l’élément essentiel est la clause bénéficiaire, qui permet de désigner les personnes qui percevront le capital en dehors de la succession.

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Pourquoi utiliser l'assurance vie pour préparer sa succession ?

  1. Un cadre hors succession : le capital versé à un bénéficiaire ne fait pas partie de la succession et n’est donc pas soumis aux règles de la réserve héréditaire, sauf abus.
  2. Une grande liberté de désignation : vous pouvez choisir vos héritiers, des proches (concubin, partenaire de PACS), voire des tiers (amis, associations).
  3. Un régime fiscal favorable en cas de décès :
  • Primes versées avant 70 ans → abattement de 152 500 € par bénéficiaire, puis taxation à 20 %, et 31,25 % au-delà de 700 000 €.
  • Primes versées après 70 ans → abattement unique de 30 500 € sur l’ensemble des contrats (les intérêts restent exonérés).

Ces abattements s’appliquent pour les contrats ouverts après le 20/11/1991 et pour les primes versées à compter du 13/10/1998.

Les conjoints, partenaires de PACS et certaines fratries (frère, sœur célibataire, veuf, divorcé, séparé de corps + âgé de + de 50 ans ou être atteint d’une infirmité le mettant dans l’impossibilité de subvenir par son travail aux nécessités de l’existence + constamment domicilié avec le défunt pendant les 5 années avant le décès) sont totalement exonérés.

Comment désigner les bénéficiaires de votre assurance vie

Rédaction de la clause bénéficiaire

La rédaction de la clause bénéficiaire est une étape clé de votre contrat d’assurance vie. Elle détermine à qui seront transmis les capitaux au moment du décès de l’assuré. Une clause mal formulée peut entraîner des litiges ou des retards dans le règlement de la succession. Pour éviter toute ambiguïté, il est essentiel de respecter quelques règles simples mais précises.

Identifier clairement les bénéficiaires

La règle d’or est la clarté. Chaque bénéficiaire doit être désigné de façon à ne laisser place à aucun doute sur son identité. Vous avez deux possibilités :

  • Désignation nominative : indiquez le nom, prénom, date et lieu de naissance de chaque bénéficiaire. Vous pouvez aussi ajouter son adresse pour faciliter l’identification.
  • Désignation par qualité : vous pouvez désigner « mon conjoint », « mes enfants vivants ou représentés », ou encore « mes héritiers ». Cette option est utile lorsque vous souhaitez laisser une certaine flexibilité en cas de changement de situation.

Pensez à prévoir un bénéficiaire de second rang

Il est fortement conseillé de préciser des bénéficiaires de second rang, qui recevront le capital si les bénéficiaires de premier rang ne peuvent ou ne souhaitent pas le recevoir (décès, renonciation, etc.).

Attention aux formules vagues

Certaines expressions peuvent prêter à confusion. Par exemple, « mes neveux » peut désigner des personnes différentes selon les branches familiales. De même, des événements de vie comme un divorce ou un remariage peuvent modifier la portée d’une clause rédigée à l’origine pour un « conjoint ».

Modification et révocation des bénéficiaires

Vous pouvez modifier la désignation du ou des bénéficiaires à tout moment. Vous pouvez aussi prévoir une clause bénéficiaire démembrée : par exemple, désigner le conjoint comme usufruitier et les enfants comme nus-propriétaires. Cette solution permet d’inclure les enfants dans la succession de l’assurance vie.

Les limites : réserve héréditaire et primes exagérées

Les héritiers réservataires (enfants) peuvent contester un contrat s’ils estiment être lésés.

  • Si les primes sont manifestement exagérées au regard de l’âge, du patrimoine ou des revenus de l’assuré, elles peuvent être réintégrées dans la succession.
  • Cette remise en cause peut être effectuée par les héritiers ou par l’administration fiscale (abus de droit).

Cas particuliers : assurance vie et concubinage, PACS, familles recomposées

  • Concubin ou partenaire de PACS : peuvent être pleinement protégés via l’assurance vie, même s’ils n’ont pas de droits légaux dans la succession.
  • Familles recomposées : permet de répartir le capital de manière équitable entre enfants de différentes unions.

Les démarches à effectuer en cas de décès de l'assuré

Lors du décès de l’assuré, les bénéficiaires désignés doivent effectuer certaines démarches pour percevoir les capitaux :

1. Contacter l’assureur dès que possible

Il est utile de disposer :

  • du certificat de décès,
  • du bulletin de situation du contrat (fourni annuellement au souscripteur),
  • des pièces justificatives du bénéficiaire (pièce d’identité, RIB),
  • d’un acte de notoriété ou d’une attestation de dévolution successorale si la clause bénéficiaire mentionne un héritier,
  • d’une copie du PACS ou d’un certificat de vie commune si le bénéficiaire est un partenaire non marié.

2. Transmission du dossier complet

À l’assureur, par voie postale ou dépôt physique selon les modalités prévues.

3. Délais de versement

La loi prévoit que l’assureur dispose d’un mois pour verser le capital aux bénéficiaires de l’assuré par virement bancaire, dès lors qu’il reçoit le dossier complet. Passé ce délai, il s’expose à des pénalités de retard.

Il est donc essentiel pour les bénéficiaires de réunir les documents le plus tôt possible afin d’éviter tout retard de versement.

Synthèse des points clés

Âge au versementAbattementTaxation
Avant 70 ans152 500 € par bénéficiaire20 % puis 31,25 % au-delà de 700 000 €
Après 70 ans30 500 € global (tous contrats confondus)Droits de succession au-delà, mais intérêts exonérés
Conjoint / PACSExonération totale 

 

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  • Hugues De la Tousche