Comment se constituer une épargne rémunératrice ?

Investissement
Temps de lecture : 6 minutes
Comment se constituer une épargne rémunératrice ?

Il est de notoriété publique que les Français sont les grands champions de l’épargne. En Europe, ils concurrencent très sérieusement les Allemands, réputés pour privilégier des stratégies de sécurité financière pour leurs ménages. Pourtant, certaines études montrent que malgré des sommes assez importantes épargnées, les gains ou intérêts touchés chaque année ne sont pas si élevés. D’une manière générale, les ménages français sont plutôt rétifs à la prise de risque dans leurs stratégies d’épargne ou de placements. Or pour se constituer une épargne rémunératrice, il faut savoir sortir des traditionnels livrets sécurisés et adapter sa stratégie en fonction des objectifs de vie ou des projets à venir. Ainsi, une fois son budget bien établi (avec revenus mais surtout dépenses fixes, récurrentes ou prévisionnelles), on peut plus facilement identifier le meilleur placement ou investissement adapté.

Quelles sont les différents types d’épargne ? Epargner c’est bien, mais investir pour une épargne rémunératrice c’est mieux. Bourse, épargne retraite, assurance-vie ou crowdfunding, quelles sont les possibilités pour faire fructifier vos économies ? 

Les différentes stratégies d’épargne

L’Autorité des marchés financiers définit l’épargne en ces termes : « épargner, c’est ne pas dépenser une partie de ses revenus, et la réserver pour concrétiser vos projets futurs ».[1] Pour cela, il est recommandé d’épargner de manière régulière mais pas forcément de manière conséquente. Différents types d’épargne peuvent être identifiés selon à quel besoin ou objectif ils répondent.

Epargne de précaution

Dans un premier temps, il est important de se constituer une épargne dite de précaution qui servira à faire face toutes sortes d’imprévus (travaux, sinistres, événements ponctuels de la vie…). Il ne s’agit pas forcément de dépenses négatives, par exemple cela peut être un coup de cœur pour un bien immobilier ou encore une naissance non programmée. Toujours est-il qu’il est recommandé d’avoir un montant équivalent à quelques mois de salaires (jusqu’à 6 mois pour les plus précautionneux). Les livrets bancaires classiques sont généralement les meilleurs supports pour ce genre de placement sécuritaire (livret A plafonné à 22 950 € ou LDD plafonné à 12  €). En effet, ils ont l’avantage de ne pas engendrer de frais (à l’entrée ou sortie de sommes) et sont totalement liquides, parfait pour une disponibilité de l’épargne en urgence.

Epargne pour la retraite

La retraite est un sujet qui préoccupe les Français ces dernières années. Beaucoup d’entre eux estime que les cotisations de base aux régimes de retraite ne suffiront pas pour conserver le niveau de vie souhaité. Ainsi, il est intéressant de chercher à placer son épargne pour toucher des revenus complémentaires ou de se constituer un capital accumulé qui pourra être débloqué au moment voulu. Il existe différentes solutions, qui peuvent d’ailleurs se cumuler. Certaines présentent en plus un avantage fiscal.

On peut notamment citer :

  • Le PERP (Plan d’Epargne Retraite Populaire) : qui permet une sorte de rente viagère à partir de l’âge de la retraite. Il permet en parallèle une réduction de son impôt sur le revenu.
  • La Loi Madelin, destinée aux indépendants, qui permet la constitution de garanties de retraite et de prévoyance complémentaires tout en bénéficiant d’une déduction des cotisations versées de leur revenu professionnel.
  • L’épargne salariale permet également de mettre de côté de l’argent tout en profitant d’intéressement sans être imposé. Cette épargne salariale peut être proposée directement par l’employeur via un PEE (Plan Epargne Entreprise), où les fonds seront bloqués un minimum de 5 ans, ou PERCO (Plan Epargne pour la Retraite Collectif) qui n’est débloqué qu’au moment du départ en retraite.

Dégager un capital pour générer des revenus supplémentaires

Au-delà de trouver des solutions qui permettent de mettre de l’argent de côté de manière relativement sécurisée, il est aussi stratégiquement utile de faire fructifier son épargne. Une épargne dormante n’a pas vraiment d’intérêt sauf dans le cas de l’épargne de précaution qui doit rester disponible à tout moment.

Il est donc utile de réfléchir aux montants qui peuvent potentiellement être immobilisés pour des courtes ou plus longues durées dans un but de rémunération. Bien sûr, pour qu’un placement dégage une certaine performance en termes de rendement et d’intérêts, cela sous-entend qu’une prise de risque est nécessaire. Il s’agit donc de trouver le placement qui répondra au mieux au couple risque/rendement propre à chaque investisseur.

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Quelles possibilités pour faire fructifier son épargne ?

Entre l’investissement en startup ou l’achat d’actions en bourse, il existe aussi des solutions avec un risque plus maîtrisé. D’une manière générale, la règle d’or est de diversifier ses avoirs sur différents types de placements ou sur différents rendements pour doper la performance de son capital tout en diluant le risque.

Le placement traditionnel

Parmi les placements préférés des Français pour faire fructifier leur épargne on trouve en tête l’assurance-vie. En 2018, celle-ci représentait un total en volume de 39,5 milliards d’euros en termes de volumes de souscription, un record (avec une collecte nette de 22,4 milliards d’euros contre 8,3 en 2017)[2]. Ainsi, même si les taux de rendement sont à la baisse ces dernières années sur la plupart des fonds en euros, avec une rentabilité qui ne dépasse pas les 3,5 % pour les meilleurs[3], les français continuent de privilégier cette solution qui reste plus sécurisée que les placements en bourse.

Les placements boursiers

Dans les stratégies de placement à long terme, on peut penser aux placements en actions et boursiers. En effet, la longue durée permet de lisser le risque lié aux fluctuations des marchés et en règle générale les rendements sont assez intéressants. Pour investir en bourse, différentes solutions existent dont le classique PEA (Plan d’Epargne en Actions), voire PEA-PME, le compte-titre bancaire ou enfin la bourse en ligne (attention aux sites frauduleux). 

Pour beaucoup investir en bourse est forcément associé à un profil investisseur avec une forte appétence pour le risque. Or ce n’est pas nécessairement vrai. Pour les plus prudents, il est tout à fait possible de choisir les marchés financiers pour faire fructifier son épargne. Il est cependant recommandé de miser sur des poids lourds de la cote qui cumulent des capitalisations boursières conséquentes et affichent une solidité financière avérée. Il est également conseillé de faire appel à des professionnels pour gérer son portefeuille d’actions.

Diversifier sur du court terme

En matière de placement, on peut estimer qu’une stratégie de rendement sur du court terme s’envisage sur 2 à 3 ans maximum. Sur de si courtes durées, une solution est de plus prisée par les investisseurs : le crowdfunding ou financement participatif pour l’appellation française. Des particuliers lambdas se regroupent et investissent dans des projets contre rémunération. Selon les plateformes, il peut s’agir de participer au lancement de startups, ou financer des commerces de quartier ou encore des projets à dimension sociale ou écologique. Les taux de rendement peuvent aller jusqu’à 12 %. Ces investissements se font sous la forme de souscription à des minibons, ou obligations ou encore actions (notamment pour l’entrée au capital des startups financées). Le couple rendement/risque doit être étudié avec soin. La branche du crowdfunding en plein essor depuis 2016 est celle du financement de la promotion immobilière. Avec un taux moyen délivré constaté de 9,3 % en 2018, sur une durée moyenne de 20 mois, c’est un placement intéressant pour faire fructifier une épargne disponible. En effet, le capital investi est immobilisé jusqu’au débouclage de l’opération et du remboursement. Cette solution est cependant moins risquée qu’un investissement au capital de startup par exemple car les processus de sélection des différentes plateformes permettent d’identifier nettement les risques potentiels de chaque opération et d’y remédier en imposant des critères obligatoires comme un permis de construire déposé et purgé de tous recours, une pré-commercialisation avancée au moins à 50 %, un certain nombre d’années d’expérience pour le promoteur… Le risque zéro n’existe pas, cependant depuis 2014 le taux de défaut de cette solution d’investissement se maintien en dessous de 1 %. 


 

[1] https://www.amf-france.org/fr/espace-epargnants/preparer-ses-projets/se-constituer-un-capital

[2] http://www.lefigaro.fr/flash-eco/assurance-vie-la-collecte-en-forte-progression-en-2018-20190204

[3] https://www.journaldunet.fr/patrimoine/guide-des-finances-personnelles/1145995-assurance-vie-2019-comparatif-des-taux-et-fiscalite-12-03-2019/

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  • Romain Naudin