Financement participatif : les origines du phénomène en vogue
Un mode de financement plus ancien que vous ne le pensez.
S'il est appelé pour la première fois « Crowdfunding » en 2006 par l'américain Michael Sullivan, le financement participatif n'est, dans son principe, pas vraiment une nouveauté. Focus sur les origines d'un phénomène très en vogue qui touche à présent l'investissement immobilier !
Crowdfunding : la digitalisation d'un mécanisme ancien
Le crowdfunding, textuellement « financement par la foule », est aujourd'hui défini comme étant un mode de financement basé sur la collecte de petits montants auprès d'un grand nombre d'investisseurs, généralement le grand public, via une plateforme numérique spécialisée. Une définition parfaitement exacte, qui ne doit pourtant pas laisser à penser que ce mécanisme découle exclusivement de la digitalisation de l'économie. Comme souvent, le numérique, et plus précisément Internet, n'a fait que renouveler une méthode en la mettant à portée de tous. Le crowdfunding n'est sous sa forme actuelle que le résultat de la digitalisation d'un mode de financement déjà éprouvé avec succès par des canaux physiques.
Les divers objectifs du financement participatif
S'intéresser aux origines du financement participatif implique nécessairement de comprendre son principal moteur : la communauté ! La levée de fonds parfois importants par appel à la foule procède de l'engouement de cette dernière pour le projet à financer. Ce moteur obéit à une logique d'adhésion, mais pas nécessairement teintée d'abnégation ! Une erreur commune laisse en effet à penser que l'argent collecté relève toujours du don et non de l'investissement. De fait, le financement participatif recouvre différentes formes de relations financières, du don à la prise de parts :
- le don pur et simple sans contrepartie ;
- le don en échange d'une reconnaissance, d'un service ou d'une récompense ;
- le prêt aux entreprises contre rétribution mensuelle ;
- le prêt aux particuliers contre intérêts ;
- l'acquisition de parts dans une entreprise en phase d'augmentation de capital ;
- l'acquisition de parts dans un projet locatif immobilier.
Un procédé qui séduit l’immobilier
Porté par une certaine défiance vis-à-vis du système bancaire classique, le crowdfunding est aujourd'hui très en vogue auprès d'un public en recherche de solutions innovantes voire d'un système économique alternatif. En immobilier, le financement participatif offre aux promoteurs une solution nouvelle pour résoudre leur problématique de fonds propres. Il leur permet de se financer auprès de particuliers qui investissent dans la réalisation d'une opération immobilière spécifique (construction, rénovation, acquisition de foncier) sous la forme de souscription à des titres financiers (obligations). 100 % en ligne, simple et sans frais de gestion, ce mode d'investissement immobilier offre des rendements annuels prévisionnels compris entre 8 et 10%, une formule qui a donc tout pour séduire.
Un mode de financement qui a marqué l’histoire
Il n’est pas rare de voir les gens s’unir pour financer un projet par solidarité, passion pour une cause commune ou la perspective d'un intérêt. L'histoire a conservé la trace de quelques exemples qui nourrissent aujourd'hui l'histoire des origines du financement participatif :
1713 : désirant traduire l'œuvre d'Homère du grec à l'anglais, le poète anglais Alexander Pope se fait financer par ses admirateurs en échange d'une reconnaissance en fin de manuscrit.
1783 : le compositeur Wolfgang Amadeus Mozart finance ses concerts à Vienne grâce aux fonds collectés auprès du public en échange d'un petit mot et d'un autographe.
1875-1884 : l'installation de la Statue de la Liberté à New York débuta dès 1875 avec des appels aux dons vers le grand public organisés par le journaliste Joseph Pulitzer. La pose de la statue offerte par la France à l'Amérique se concrétisa après 101 091 dollars de collecte auprès de 160 000 lecteurs !
2010 : naissance aux États-Unis de la première plateforme de financement participatif en immobilier.
Plateformes de crowdfunding : un encadrement strict
Depuis la loi du 1er octobre 2014, le fonctionnement des plateformes de financement participatif est parfaitement cadré. À vous de choisir celle qui est la plus adaptée à vos valeurs et vos objectifs. Pour un projet immobilier, la plateforme doit être impérativement immatriculée CIP (conseillé en investissement participatif) ou PSI (prestataire de services d’investissement).
Si la digitalisation a contribué à une vraie démocratisation du crowdfunding, ce dernier ne date pas d'hier. En France, depuis 2014, les plateformes de financement participatif en immobilier affichent une croissance exponentielle. Accessible à tous à partir de 1 000 euros, le financement participatif puise sa force dans une histoire globale ancienne.